PALMA (I-III)

L’artiste allemande Sarah Ortmeyer (née en 1980 à Francfort) bouscule le statut et le pouvoir imaginatif des objets. Elle peint des objets familiers qui vous font rêver de vacances et de paradis dans des tons tristes de gris. Les figures familières deviennent des symboles pesants, leurs couleurs sont estompées, débarrassées de leur connotation tropicale et gonflées de façon grotesque. Ces oeuvres réinterprètent les archétypes du privilège économique et de la cupidité. Elles soulignent la fragilité et la solitude de la vie d’évasion. Le bonheur ritualisé est l’un de ses principaux thèmes d’étude d’Ortmeyer. Elle y voit un phénomène intimidant où tout est pensé dans un seul but : se sentir élu ou élue. Avec une sensitivité qui fait la part belle aux attaques directes et aux allusions subtiles, elle met à nu la fragilité de la quête d’une vie meilleure. Les palmiers, magnifiques et tragiques, jettent une ombre acérée et tragicomique sur l’inégalité, la jalousie et l’excès. Des palmiers si inextricablement liés à la transposition matérielle du paradis.